"C'est la victoire de la décroissance" tacle le sénateur Laurent Duplomb après la censure partielle de sa loi

L'acétamipride ne sera pas réintroduit en France. Le Conseil constitutionnel a retoqué jeudi soir les dispositions autorisant la réintroduction des néonicotinoïdes, et plus particulièrement l'acétamipride, prévue par la loi Duplomb, votée favorablement par le Parlement.
Le retour de ce néonicotinoïde est contraire à la charte de l'environnement estiment les Sages.
Ce vendredi sur RMC, le sénateur LR à l'origine de la loi Laurent Duplomb, évoque des sentiments contrastés: "Je me satisfait des conclusions et de la délibération du Conseil constitutionnel d'abord sur la procédure. Ils ont validé la procédure reconnaissant l'obstruction de la gauche avec 3500 amendements à l'Assemblée nationale. Deuxième chose, le Conseil constitutionnel valide 80% de la loi, il valide les articles correspondant à la levée des surtranspositions en terme d'élevage et des produits phytosanitaires".

Concernant la décision sur l'acétamipride, Laurent Duplomb estime que ce n'est pas une décision sur le fond: "Le Conseil constitutionnel ne dit pas que l'acétamipride ne pourra jamais être réintroduit", assure sur RMC Story le sénateur. "Il nous donne des éléments pour trouver des solutions pour peut-être réintroduire l'acétamipride".
"À la lecture de la décision du Conseil constitutionnel, il ne ferme pas la porte. Et je ne suis étonné de ces crispations", poursuit-il.
"Contre les moustiques, contre la dengue, on utilise un insecticide et on se protège. On protège la population avec un insecticide mais pas les plantes et la nourriture qu'on va leur donner", s'étonne Laurent Duplomb.
De nombreuses études alertent sur les dangers de l'acétamipride, notamment des études du CNRS, de l'Ordre des médecins, de la Fondation pour la rechercher médicale ou l'Institut national du cancer. Des études auxquelles le sénateur oppose les études de l'EFSA, l'Agence européenne de la sécurité des médicaments: "L'EFSA autorise les acétamipride et a eu toutes ces études, concluant qu'elles n'étaient pas suffisamment étayées voir pour certaines biaisées".
"Nous sommes 27 pays en Europe, 26 autorisent l'acétamipride. La réalité c'est celle-ci. À ne pas vouloir regarder la réalité, on met la production française dans l'impasse. Et derrière, on va avoir une hausse des importations de produits avec de l'acétamipride".
"C'est la victoire de la décroissance. Vous ne donnez pas les mêmes moyens face à la concurrence déloyale. Si on continue sur cette décroissance et l'écologie punitive, de nombreuses filières continueront de disparaître. Et regardez les feux, ils sont souvent la cause du recul de l'agriculture parce que nous perdons chaque année 40.000 hectares de terres dédiées à l'agriculture".
Et la décision du Conseil constitutionnel risque de réveiller la colère des agriculteurs, prédit Laurent Duplomb.
RMC